Quand l'Ombre nous prend...

Cela faisait un long moment maintenant que Leif avait mit les pieds ici pour la dernière fois.
A cette époque, il était Gardien des Enfers, mais, comme le temps, les hommes changent...
C'était maintenant un serviteur de l'Ombre qui s'approchait du campement du Souffle.
Un campement, cependant, il n'en était point ici.

Que s'était-il dont passé, s'était-il trompé de chemin?
Le combattant était pourtant certain d'avoir suivit la bonne route, la même que la dernière fois.
Cependant, c'est face à un village qu'il se trouvait désormais, ou, tout du moins, une bourgade.

S'il était muni de son épée, cela était simplement du au fait qu'il ne s'en était jamais séparé depuis le jour ou il l'avait forgée, ses intentions n'étaient toutefois aucunement belliqueuses, les membres du Souffle le savaient. Les plus anciens tout du moins.

Légèrement perplexe, le combattant jaugeait les batiments alentours, son visage bien abrité sous sa capuche, dissimulant méticuleusement ses traits.
Il espérait que quelqu'un vienne l'assurer qu'il ne s'était pas trompé, quelqu'un qui ne fuirait pas en appercevant qui était le visiteur.

Depuis que les tentes en toile avaient été échangées pour des habitations certes non luxueuses mais néanmoins confortables,
le campement du Souffle semblait avoir eu un regain d'intérêt auprès des voyageurs.
La taverne avait d'ailleurs vu son chiffre d'affaire augmenter de façon astronomique au cours des dernières semaines.
Quoi de mieux qu'un environnement désertique pour attiser la soif de consommation?

Installé à l'ombre de son laboratoire, le magicien gribouillait quelques nouvelles idées de sorts et de potions à essayer.
Chamsin, épée à la main, lui avait fortement suggérer de tenter ses nouvelles idées à l'extérieur depuis qu'il avait accidentellement démolit un mur entier du laboratoire.
Pour des raisons de coût d'infrastructure qu'il lui avait dit...

Le soleil avait finalement grugé les dernières lueurs d'ombre. Il rangeait son grimoire dans son sac lorsqu'il vit une imposante stature à l'entrée du campement.
Le voyageur était immobile à l'exception de sa capuche qui était soumise aux caprices du vent.

Le guerrier ne lui était pas inconnu. Bien que certains auraient fuit à son approche, le magicien avança sans crainte vers ce fantôme du passé.

"Soit le bienvenu dans notre nouveau campement Leif. Les choses ont bien changé depuis ton dernier passage."

Ce fut un jeune mage du nom de Mythras qui fut le premier à se rendre compte de la présence du combattant.
Leif le connaissait déjà, ils avaient un jour fait équipe dans le passé, et cette alliance momentanée s'était révélée très profitable.

En effet, les choses avaient changées, bien plus encore que quiconque ici aurait pu s'en douter, c'était par ailleurs là le but de la visite du combattant masqué.

"Bonjour Mythras, je suis ravi de te revoir."

Le ton du guerrier était tranquille, il ne faisait aucun doute qu'il était venu en paix, cependant, une nuance de trouble perçait dans le fond de sa voix.

"Chamsin est-il présent, je souhaiterai m'entretenir avec lui?"

Mythras n'eu pas le temps de reprendre la parole.
Son général avait fait son apparition sitôt son nom prononcé.
Chamsin faisait maintenant face à Leif, l'invitant à faire quelques pas, quelques pas nécessaires, qui ne seraient pas de trop.

Les deux hommes se mirent donc en route, lentement, très lentement.

"Le vent du changement à soufflé fort ces derniers temps. Le bruit court que ta faction aurait décidé de revoir quelque peu sa position, mais peut-être que je me trompe.
Toutefois, je ne doute pas que tu ais appris que j'ai aussi décidé de changer de route.
Il est fort probable que mon chemin croise celui du Souffle à l'avenir, c'est pourquoi je devais m'entretenir avec toi mon ami.
Avant toutes chose, j'aimerai que tu m'explique en détail ce qui va changer de ton coté."

Après avoir attentivement écouté Chamsin, Leif reprit à son tour la parole:

"Bien entendu non.
A vrai dire, j'ai pensé, après avoir entendu que te faction comptait dorénavant prendre les armes, que, de part mon statut, vous pourriez tenter de me faire, disons, barrage.
Cela dit, j'avoue avoir été mal informé, ton discours m'a fait comprendre que notre amitié n'en serait en rien entachée.
En revanche, je n'ai rien contre le fait, dans les règles de l'art, d'affronter quiconque ici le désirera.

Maintenant, je dois te dire que j'ai entendu autre chose.
Il paraitrait que tu possèdes un vin des plus agréables à déguster, mais peut-être n'était-ce qu'une rumeur?"

Souriant, Leif adressa un clin d'oeil au général, qui ne pouvait malheureusement pas le voir de sous sa capuche.