Oretlien

Iniorel rentrait ce jour-là au village du Souffle, un peu fourbue après une expédition au marais. La jeune nécromante s'était battue avec les monstres de l'endroit pendant un petit moment et avait dû ensuite s'y prendre à deux fois pour transbahuter toutes les prises faites sur les cadavres. La vie d'aventurière n’était pas toujours de tout repos...

Le village était paisible, comme toujours. Un petit havre de paix, loin du tumulte des petites guerres incessantes qui agitaient régulièrement la contrée. Ici, sur les pentes des Cimes, le petit village semblait hors du temps. Iniorel appréciait cette atmosphère reposante.

Reposante... sauf quand cette bande de joyeux drilles commence à faire la java!

Elle avait encore en mémoire la dernière beuverie à l'auberge du village, qui avait duré la soirée et une partie de la nuit. Et que dire des innombrables fûts de bière vidés à l'occasion...
Riant à cette pensée, Iniorel se remit en marche vers l'entrée principale - qui était toujours ouverte, c'était la coutume ici: nul n'y trouvait porte close.


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HRP Bonjour Oretlien, Iniorel est l'un de mes personnages dans le jeu.
Contente que tu aies donné suite à mon invitation.
Sois le bienvenu ici.

On disait des adeptes de la magie qu'ils avaient des yeux derrière la tête. Ce n'était pas entièrement faux: l'éveil à la magie ouvrait l'esprit à certaines perceptions non-sensorielles.

Ce fut précisément ce qui arriva à Iniorel.

Alors qu'elle marchait, elle hésita puis s'arrêta, avec la sensation d'être épiée. Jetant un œil alentour, elle finit par repérer un rôdeur qui venait vers le village. Dans la lumière du jour, la jeune elfe noire, incommodée, plissa les yeux pour mieux voir.

Je ne connais pas son allure... qui cela peut-il bien être?

Elle décida d'attendre sur place pour comprendre de qui il s'agissait.

Iniorel vit le rôdeur se rapprocher, s'arrêter puis finalement lui adresser la parole. Sa voix lui était inconnue, ce qui lui confirma ce qu'elle subodorait déjà: elle n'avait jamais croisé cet homme, ici ou ailleurs. En revanche, sa question et son attitude laissaient penser que le village avait un visiteur. Et les lois de l'hospitalité au Souffle étaient très strictes, et pouvaient se résumer ainsi: du moment qu'un visiteur amical montrait le bout de son nez, il ne fallait jamais, jamais... le laisser se déshydrater davantage.

La nécromante fit un signe amical au rôdeur et lui répondit en ces termes:
"Le bonjour également, messire. Oui, c'est bien le village du Souffle que vous voyez là. Si vous venez en paix, pour prendre un peu de repos, glaner quelques conseils ou juste rencontrer les autochtones, je vous propose d'aller vider quelques chopes à notre accueillante taverne."

Et d'un geste, elle l'invita à le suivre.

Doucement Dame Ginette ,c'est mon fillot et je veut être fier de son reussissement

L'intérieur de la taverne.

Un feu réconfortant crépitait dans l'âtre colossal qui réchauffait la vaste salle commune. Iniorel se tenait devant le bar et commandait une infusion à base de plantes pour se réchauffer un peu, lorsqu'elle pivota vers son visiteur.

"Qu'aimeriez-vous comme boisson? Nous avons un peu de tout ici. L'hydromel est fameux, nous avons pas mal de bières de bonne qualité... ou peut-être quelque chose à manger? Voire les deux?"

En fait, le jeune homme paraissait avoir jeûné ces derniers temps, mais ce n'était peut-être qu'une impression trompeuse. Afin de le mettre à l'aise, la nécromante choisit de compléter sa commande avec une assiette de fruits secs. Il se sentirait sans doute moins gêné si elle prenait également un en-cas, et elle prenait à cœur son rôle de maîtresse des lieux.

Devant l'enthousiasme du rôdeur à la perspective d'un repas, Iniorel n'hésita pas et commanda un assortiment de plats: tourte à la viande, filets de poisson, poulet rôti et quelques douceurs comme des crêpes au miel. Elle lui laissa un moment pour faire honneur aux mets présentés, puis reprit la conversation.

"Alors, j'ai cru comprendre que vous cherchiez notre village. Quelle raison vous a poussé à venir nous trouver?"

Un bref silence, et elle ajouta:
"Je ne crois pas que vous m'ayez dit votre nom?"

Une fois entré dans la taverne, Zardoz se dirigea vers un recoin sombre d'ou il pouvait observer la totalité de l'immense salle. Il y régnait une douce chaleur et les flammes de l'atre dansaient sur les murs.Il sortit sa blague à tabac et commença à se bourrer une pipe.
Assis au comptoir, le jeune rodeur dévorait à pleines dents tout ce qu'Iniorel lui présentait.
Il avait du endurer une longue privation avant d'arriver aux cimes, Zardoz avait vécu tout cela auparavant, et ses pensées le ramenèrent à ses premiers pas sur les terres de Melrath Zorac.
Entouré des volutes de fumée de sa pipe , une chope de bonne bière mousseuse d'Aeris à la main, il continua d'observer du coin de l'oeil la nécromante et son invité surprise...

Le rôdeur regarda les mets posé devant lui, un immobilisme qui en disait long sur ce qu'il pensait à ce moment là. Ses yeux brillèrent, un léger filet de bave se dessinait au coin de sa bouche. Il dévora les plats qui se présenta à lui. Les premières bouchées furent catastrophique, il manqua de s'étouffer puis toute les deux bouchés il buvait un coup.
Une fois tout ses plats envoyés dans l'estomac. Il regarda Iniorel d'un regard plein de statisfaction et lui répondit.

"Je me nomme Oretlien. S'essuya le visage et repris
Petit, je travaillais pour un maître alchimiste. Il m'avait récupéré dans une auberge alors que j'étais petit. Je n'ai jamais connu mes vrais parents, ils m'abandonnèrent devant l'auberge et ce fut l'aubergiste qui me prit sous son aile mes premières années, me confiant à ses filles de joies qui se faisait un plaisir de me pomponner"
 Il avait l'image des filles sentant bon et toujours bien apprêter mais malheureuse .

"Le gérant de l'auberge me confia à un homme, car il ne pouvait avoir plus de bouche à nourrir pour gagner son pain les temps étaient rude. Cet homme était un Alchimiste et il avait besoin de petite main et petit pied pour récupérer des ingrédients à gauche et à droite de sa cabane en forêt. Un coup des plantes, relevé les pièges pour la capture d'animaux. Des achats en ville pour ce qu'on ne pouvait trouver alentour. "
But une gorgée et reprit

"Un jour je décidais qu'il était temps pour moi de découvrir ce vaste monde, car je ne me voyais pas vivre dans cette cabane toute ma vie. Une force intérieur me poussait à partir.
Et c'est ainsi que j'ai atterris dans un désert nu pied et sans arme. Grâce à certaine personne en demande, j'ai pu contre quatre pièces d'or réaliser quelques missions, tuer quelques petite proie. J'ai pu ainsi m'acheter de quoi me nourrir.

Un jour ... alors que je revenais déposer des crocs de serpents à un marchant. Il me tendit une bourse et me dit que j'avais du talent et que je devais le travailler. Et le plus simple pour moi serait de chercher un clan pour développer mes dons de chasses et améliorer ma maitrise des armes à distance.
Je l'ai écouté car j'avais fais plusieurs missions pour lui et je lui faisais confiance. Il m'indiqua alors l'itinéraire à même de sol pour trouver votre Village et rejoindre vos rangs.
C'est ainsi que j'ai pu te rencontrer."

Il regarda Iniorel avec attention puis dit

"Recherchez vous des recrues au sein de votre clan ?"

Iniorel écouta le jeune homme raconter sa vie sans l'interrompre. Son silence en disait long sur ce qu'elle ressentait: elle trouvait ce récit édifiant sur la misère qui pouvait peser sur certains habitants de la région. Des parents incapables de subvenir aux besoins d'un nourrisson, un tenancier d'auberge et de maison de plaisir qui se séparait d'un enfant recueilli, un alchimiste qui exploitait un gamin à bon compte... les jeunes années d'Oretlien n'avaient pas été des plus faciles.

Pas étonnant qu'il soit parti. Il devait avoir une furieuse envie de connaître autre chose!

Aussi la question de son invité ne la surprit-elle pas.

Il cherche ce qu'il n'a que trop peu eu: un foyer... et même plus, sans doute. Une famille.

Elle prit un instant pour peser sa réponse.

"Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles recrues, oui. En fait, le Souffle d'Eolia a pour vocation d'accueillir les nouveaux arrivants sur ces terres et de les préparer au mieux à ce qui les y attend. Car la vie à Melrath Zorac n'est pas facile, tu peux me croire. C'est une terre sans pouvoir fort, où chacun fait à peu près ce qu'il veut, sans avoir de comptes à rendre... C'est aussi pour cela que le système de factions prospère: il est plus aisé de survivre décemment en se regroupant."

Iniorel but une gorgée de son infusion et reprit:
"Si tu cherches un endroit où trouver un abri, un toit quand il pleut, un feu quand il fait froid, un repas quand tu as faim, des conseils quand tu es perdu, et des mains fraternelles pour t'aider à te relever quand tu trébuches... alors il se peut que tes pas t'aient mené au bon endroit. Nous assistons les novices de notre mieux. Nous les aidons à se former, à progresser, nous les soignons si besoin, nous les équipons au mieux, mais..."

La nécromante reposa sa tasse.
"... tout cela a un prix."

Elle planta son regard au fond des yeux du rôdeur.
"Lorsque tu seras plus expérimenté, tu devras en retour apporter toute l'aide que tu pourras aux plus jeunes et plus novices que toi. Sans rechigner, sans compter. Telle est la loi du Souffle d'Eolia. Es-tu prêt à prendre un tel engagement?"

Kiwae était de passage dans les Cîmes pour récolter des poutres de pin gemmé, l’Alliance en avait besoin pour quelques améliorations de la forteresse. Même si l’effort pour les récupérer l’avait immunisé contre le froid mordant, une fois sa hache rangée, son estomac lui indiqua bruyamment que la faim, elle, était bien présente.

Elle se dépêcha de remonter le plateau enneigé des cimes pour rejoindre le refuge et déposer ses poutres en coffre cependant son regard dériva alors sur le village du Souffle. La jeune rôdeuse songea quelques instants à la lumière traversant les fenêtres et la chaleur qui semblait se dégager des bâtiments. Elle n’était pas sûre de vouloir attendre d’être de retour à la forteresse pour manger mais elle n’avait pas non plus envie d’abuser de l’hospitalité du Souffle même si elle les connaissait très bien. Son estomac faisant encore des siennes sembla la décider.

Kiwae se rapprocha et posa délicatement ses poutres dans l’ombre des sapins.

Quelques lumières mais pas d’âmes qui vivent il semblerait mais il vaut mieux ne pas s’y fier. Bon, il me suffit juste d’atteindre la taverne ni vu ni connu. Un jeu d’enfants…

La rôdeuse entra sans problème, connaissant tous les recoins elle réussit à atteindre la taverne sans attirer l’attention de qui que ce soit. Mais connaissant la maîtresse des lieux, la probabilité que ce soit réellement le cas n’était pas très élevée. En réalité, Kiwae savait qu’elle n’avait très peu de chance d’avoir réussi à passer incognito, sachant qu’elle n’était pas encore entrée dans la taverne et qu’il était très peu probable que celle-ci soit vide. Autant dire qu’elle pouvait tout autant entrer en faisant du vacarme tout de suite cela ne changerait rien. Mais la jeune rôdeuse aimait bien s’amuser, elle se pencha alors dans l’entrebâillement de la porte d’entrée à la taverne et observa tous les recoins.

Iniorel, Zardoz et un inconnu. Bien vu pour l’emplacement Zardoz. Pour l’effet de surprise il ne me restera qu’Iniorel et l’inconnu qui semblent en pleine discussion, c’est déjà bien.

Kiwae se faufila dans la taverne sans aucun bruit, ramassa une pinte vide au passage et se dirigea vers le comptoir. Elle déposa la pinte fortement sur le comptoir faisant sursauter l’inconnu mais Iniorel resta impassible.

Réussite de l’effet de surprise : 50%. Ce n’est pas trop mal.

La rôdeuse repris la pinte sans aucun regard pour les deux personnes assises au comptoir et se tourna vers les tonneaux de bière pour remplir la pinte. Puis se retourna pinte à la main tout en s’appuyant contre le mur. Son regard croisant celui d’Iniorel.

Un échange silencieux s’en suivit.

Iniorel adresse un léger sourire à Kiwae tout en haussant ses sourcils. La jeune rôdeuse lui répondit par un haussement d’épaules avec un sourire en coin juste avant que celui-ci ne soit caché par sa pinte dont elle but une gorgée du contenu. Iniorel ne sembla pas s’empêcher de rouler des yeux d’un air amusé.

La traduction de cet échange pourrait être celui-ci :
         -  Bonjour Kiwae, quel bon vent t’amène par chez nous ?
          - J’étais juste dans le coin…
          - Ces jeunes… Ils sont irrécupérables !
 
Kiwae dirigea alors son regard sur l’inconnu lui adressant un clin d’œil amusé en guise de bienvenue puis elle se dirigea vers les cuisines pour prendre un plat de viande et des crêpes avant de s’installer tranquillement à une table de la taverne. Iniorel et l'inconnu reprirent alors leur sérieuse discussion.

Enveloppé d'un épais nuage de fumée, Zardoz avait suivi avec amusement l'intrusion malicieuse de Kiwae dans l'entretien qui liait Iniorel et son invité depuis de longues minutes.
Le jeune rodeur donnait maintenant l'impression de faire allégeance au Soufflle d'Eolia.
Droit comme un i, il portait la main à son coeur en proférant des paroles, les yeux fixés sur Iniorel.

Le pouvoir de persuation de la nécromante m'étonnera toujours autant.
Un nouvel aventurier parcourera bientot les vastes étendues, portant haut la bannière de notre faction.

En l' attente d'une probable tournée de bienvenue , Zardoz se dirigea vers la table à laquelle Kiwae avait pris place. Il s'assit près d'elle et lui proposa une partie de crachat de noyaux de cerises...

L'irruption de Kiwae, pour inattendue qu'elle fût, ne passa pas inaperçue. D'ailleurs la rôdeuse ne semblait pas décidée à ce que ce soit le cas, à en juger par la force avec laquelle elle abattit sa pinte sur le zinc. Iniorel sourit avec indulgence. Elle aimait bien la malicieuse rôdeuse. Mais elle ne lui accorda que quelques instants d'attention avant de revenir à son invité.

Celui-ci n'essaya même pas de dissimuler son enthousiasme, qui faisait d'ailleurs plaisir à voir. Iniorel avait voulu susciter en lui une saine réflexion sur le sens de son engagement envers le Souffle: soit c'était raté, soit le rôdeur avait déjà mené cette introspection à son terme avant même de venir ici.

Toutefois, le sérieux, voire la solennité, de son serment était palpable. Et Iniorel ne douta pas un instant de son entière sincérité. Elle posa alors sa main sur celle d'Oretlien.
"Tes paroles nous font honneur et je te reçois ici comme l'un des nôtres. Tu fais partie de notre grande famille désormais. Veille à respecter nos règles et à ne point entacher notre réputation en dehors de ces murs. Car les actes de chacun de nous nous engagent tous."

Elle lui sourit.
"Tu peux te détendre, tu sais."

Iniorel sortit un instant de la pièce. Lorsqu'elle revint, elle portait dans ses bras un manteau d'hiver, adapté pour un rôdeur, qui se fermait par une broche au col. La broche était ornée du blason de Souffle d'Eolia. La nécromante se tourna vers Zardoz, avec un sourire en coin:
"Tiens, puisque tu es là... charge-toi donc d'offrir ce cadeau de bienvenue à ton jeune frère rôdeur. Montre-lui comment le passer et le fixer, tu veux bien?"

Elle se disait en fait que la présence de Kiwae et Zardoz relevait de l'heureux hasard: les deux rôdeurs feraient d'excellents compagnons pour leur jeune confrère...